Peter Lynch

Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse

Découvrez dans cet article le résumé du livre de Peter Lynch "Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse"

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Résumé du livre

Investisseur américain né en 1944, Peter Lynch est principalement connu pour avoir été le gestionnaire du fonds Magellan entre 1977 et 1990.

Il a, durant cette période, réussi à obtenir à la tête de ce fonds d’investissement un retour sur investissement annuel de 29 %, soit le double du S&P 500 sur la même période.

Faisant passer les actifs sous gestion de 18 millions à 14 milliards de dollars en treize ans, il est aussi connu pour la diversité de son portefeuille actions puisqu’il a pu détenir jusqu’à 1400 entreprises dans ce dernier.

Adepte de l’investissement dans la valeur, Peter Lynch aimait investir dans des secteurs simples à comprendre et dans des entreprises familières à forte croissance.

Préconisant l’investissement dans les petites valeurs loin des radars des analystes financiers, il a écrit plusieurs ouvrages traitant de l’investissement en bourse, notamment le livre dont vous êtes en train de lire le résumé : « Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse ».

La version originale de 1989 « One Up on Wall Street » a été écrite pour aider l’investisseur particulier a bien investir en bourse.

Ce livre d’environ 300 pages est divisé en trois parties :

    • Partie 1 – Se préparer à investir
    • Partie 2 – Trouver les gagnants
    • Partie 3 – Vision à long terme

Estimant que les principes qui ont guidé sa carrière d’investisseur professionnel sont applicables à l’investisseur particulier et que ce dernier a même des avantages face aux professionnels, Peter Lynch explique, tout au long de ce livre, sa stratégie tout en simplicité et en l’accompagnant de nombreux exemples.

Adepte d’investissements régis par le bon sens et dans des entreprises entourant son quotidien, l’auteur cherche à démontrer que le travail réalisé en amont, pour choisir les entreprises, sera la clé d’investissements réussis.

Sommaire

 

Prologue : Note d’Irlande

Introduction

Première Partie : Se préparer à investir

1 – Comment dénicher les bonnes actions

2 – Les oxymorons de Wall Street

3 – S’agit-il d’un jeu de hasard, oui ou non ?

4 – Le test du miroir

5 – Le marché est-il bon ? Soyez gentils, ne posez pas la question

Deuxième partie : Trouver les gagnants

6 – Traquer les 10-baggers

7 – Je l’ai, je l’ai ! Qu’est-ce que c’est ?

8 – L’action parfaite

9 – Les actions que j’évite

10 – Des bénéfices, toujours des bénéfices, encore des bénéfices

11 – Un exercice de deux minutes

12 – Trouver les faits

13 – Ces fameux chiffres

14 – Une nouvelle vérification de l’histoire

15 – Les vérifications finales

Troisième partie : Vision à long terme

16 – Constituer un portefeuille

17 – Le meilleur moment pour acheter et vendre

18 – Les douze choses les plus bêtes (et les plus dangereuses) que l’on dit sur les actions

19 – Options, futures et ventes à découvert

20 – Ne faites pas comme tout le monde

Epilogue : Ne pas être pris au dépourvu

Première Partie

Se préparer à investir

Pour Peter Lynch, établir une stratégie globale sur l’ensemble de son patrimoine sera primordial avant de commencer à investir en bourse.

Règle fondamentale, l’argent investi en bourse sera de l’argent que l’on sera en mesure de perdre et dont on n’aura pas besoin à court terme.

1 – Commencer par l’immobilier

Lynch conseille au préalable d’être propriétaire d’actifs immobilier, car même si cet actif est moins rentable que la bourse selon les études, il sera plus sécurisant. En effet, à la différence des entreprises, il est rare que les biens immobiliers fassent faillite.

De même, il sera souvent plus facile de gagner de l’argent en immobilier qu’en bourse.

L’effet de levier, provoqué grâce à l’emprunt bancaire, sera un élément favorable à l’enrichissement grâce à l’argent des autres : l’argent de la banque pour le crédit et l’argent des locataires pour les loyers qui rembourseront ces crédits.

L’immobilier permettra également de commencer à investir en commençant petit pour revendre ensuite afin d’acheter plus grand et ainsi de suite. Pour une résidence principale, le gain non taxable sera un point non négligeable favorable à l’enrichissement.

Le marché de l’immobilier étant plus stable et le processus de vente plus long, l’investisseur en immobilier aura tendance à garder son immobilier de nombreuses années à la différence de l’investisseur en bourse qui pourra, en un clic de souris, vendre son investissement, en quelques secondes, parfois au pire moment.

L’achat d’immobilier se fera généralement avec plus de soins que l’achat d’actions. Bien souvent, le processus de sélection de ces dernières sera moins réfléchi pour la majorité des investisseurs.

2 – Apprendre à se connaître

Savoir si l’on a les qualités qui nous permettront de réussir dans l’investissement boursier sera un point crucial.

Les qualités pour réussir en bourse

La patience

La confiance en soi

Le bon sens

L’ouverture d’esprit

L’humilité

Le détachement

La ténacité

La flexibilité

La curiosité

Admettre ses erreurs et savoir se remettre en question

Pouvoir ignorer la panique générale lors de krachs

Pouvoir ignorer l’euphorie des hausses successives

De même, il sera important de savoir prendre des décisions imparfaites.

La personne a l’esprit scientifique qui aura besoin de tout maîtriser pourra avoir des difficultés à investir correctement en bourse.

En effet, l’actionnaire en bourse n’étant pas partie prenante de l’entreprise et les rapports financiers ne représentant qu’une photographie à l’instant « T » qui ne sera plus la même le lendemain, il sera difficile de tout maîtriser.

Il faudra toujours garder en tête que l’on ne pourra pas prédire les choses en bourse et qu’il conviendra de rester humble à ce sujet.

3 – Etablir une stratégie

La première règle à se fixer avant d’investir sera d’établir une stratégie et de s’y tenir.

Investir à long terme sans se soucier des variations du marché et se fier à ses convictions sans changer d’avis seront les premiers principes à respecter.

Il ne faudra pas considérer une action comme un billet de loterie. C’est le titre de propriété d’une fraction de la société.

Certains investisseurs se targueront d’être des investisseurs de long terme, mais ne le seront que jusqu’à la prochaine chute sévère ou qu’à la prochaine petite hausse de marché.

La patience constituera une qualité fondamentale, car il pourra arriver que le cours d’une action mette plusieurs années pour rattraper la valeur de la société.

Savoir dans quoi l’on investira sera primordial et permettra d’éviter des erreurs d’investissement dû à une méconnaissance des entreprises.

Prendre le marché dans son ensemble ne sera pas pertinent, il faudra avant tout rechercher des entreprises profitables.

Comme tout investissement, il existera une part d’inconnue en bourse. Néanmoins, l’investisseur aura certaines cartes en main pour maîtriser son investissement avec les informations financières des sociétés étudiées.

Le bon investisseur sera celui qui attendra que les choses se calment et achètera les actions d’entreprises ennuyeuses auxquelles personne ne prête attention.

L’investisseur avisé privilégiera de petites sociétés où la présence d’institutionnels est inexistante ou faible.

Le potentiel de gain sur ces valeurs sera important le jour où les institutionnels se mettront à investir sur ce type de valeurs.

Toutefois, comme tout investissement, plus le potentiel de gain sera important plus l’investissement sera risqué.

Lorsque la foule considèrera les actions comme sans risque, en cas de marché élevé notamment, c’est qu’elles le seront.

Il faudra donc éviter d’acheter les bonnes actions au mauvais prix et au mauvais moment au risque de perdre de l’argent. En effet, même une belle valeur pourra se transformer en mauvais investissement.

Un moyen rapide de dire si une action est surévaluée sera de comparer la courbe de son cours à celle de son bénéfice.

Peter Lynch conseille de garder ses actions tant que les fondamentaux ne changent pas.

Deuxième Partie

Trouver les gagnants

Pour Peter Lynch, il sera nécessaire d’investir dans des sociétés en croissance, à l’activité simple à comprendre tout en se demandant pourquoi elles pourront valoir davantage demain.

De plus, il considère que les entreprises à succès pourront se trouver dans notre quotidien.

Lorsque nous aimons certains produits, la première chose à se demander sera de savoir si la société fabriquant ces produits est une société cotée en bourse afin de pouvoir prendre une participation dans cette dernière.

Le fait d’aimer un produit ne sera qu’une première étape, la suite consistera à analyser financièrement l’entreprise.

Mais avant cette étape, classifier les entreprises par catégories permettra de comprendre les risques encourus et la rentabilité de nos investissements.

1 – Classifier les entreprises

Dans le but de construire un portefeuille boursier cohérent, il sera important de classifier les entreprises dans lesquelles on investit pour avoir une idée des risques ou du rendement de son portefeuille boursier.

Les sociétés ne resteront néanmoins pas indéfiniment dans la même classification.

En effet, elles évolueront dans leur classification au cours de leur existence en fonction de leur croissance ou de leur décroissance.

Lynch considère qu’il y a six types de catégories de valeurs boursières.

    • Les valeurs à croissance lente

Versant généralement des dividendes importants, leur croissance est souvent faible, ce qui est considéré comme un investissement peu intéressant pour l’auteur.

Il s’agira souvent d’entreprises opérant dans des secteurs matures comme les services aux collectivités ou les télécommunications.

    • Les valeurs sûres

Entreprises avec une croissance de bénéfices plus importante que la précédente classification, et opérant dans des secteurs essentiels comme la consommation de base avec des sociétés comme Unilever ou Nestlé par exemple.

Ces sociétés seront intéressantes pour consolider le portefeuille et avoir un bêta moins élevé.

    • Les valeurs à croissance rapide

Les valeurs préférées de Peter Lynch.

Leur rythme de croissance sera important. C’est dans ce type de valeurs que vous trouverez de potentiels 10 baggers.

Elles ne devront pas forcément appartenir à un secteur en forte croissance, d’ailleurs Lynch préfère que ce ne soit pas le cas.

Les risques seront importants lorsque l’on investira dans ces entreprises, notamment en matière de besoin de financement (augmentation de capital notamment) qui pourront diluer l’actionnaire.

L’objectif de l’investisseur sera de réussir à savoir quand est ce qu’elles s’arrêteront de grossir et comment les évaluer pour ne pas surpayer cette croissance.

    • Les valeurs cycliques

Sociétés dont les ventes et les bénéfices montent et baissent à intervalles plus ou moins réguliers et à des périodes plus ou moins prévisibles.

Les secteurs automobile ou des matières premières par exemple sont des secteurs cycliques.

En sortie de récession, ces sociétés auront le vent en poupe par contre si la tendance s’inverse, les pertes pourront être très importantes.

C’est avec de telles valeurs que l’investisseur imprudent pourra perdre beaucoup d’argent en cas de retournement de cycle.
Il sera nécessaire de se méfier de ces dernières, car cela peut être de très grandes entreprises qui peuvent être considérées comme des piliers alors qu’elles sont en fait très dépendantes des cycles.

Tout achat de ce type de valeur devra être fait en bas de cycle.

Si vous investissez dans ce type de valeurs, vous devrez être capable de prévoir les prémices d’une reprise ou d’une chute.

De même, si votre profession est liée à ce type de valeurs, vous aurez un important avantage dans la prévision des cycles.

    • Les valeurs avec actifs cachés

Ce sont des sociétés assises sur un trésor dont vous connaissez l’existence mais que la foule des autres investisseurs n’a pas (encore) vu.

Les actifs cachés pourront être des liquidités, de l’immobilier, etc.

Il faudra faire preuve de patience sur ce type de sociétés le temps que la valeur de ces actifs apparaisse au grand jour.

    • Les valeurs en redressement

Ce sont des valeurs sans croissance dont la santé financière est chaotique qui ne sont pas nécessairement des valeurs cycliques.

Il pourra être intéressant d’investir dans ce type de valeurs, car ce sont celles les moins chères du marché.

Peter Lynch explique que c’est sur ce type de valeurs qu’il a réalisé ses plus gros gains.

Mais ce seront des entreprises très risquées.

Ce type d’entreprises qui se recentre sur leur cœur de métier pourra parfois se redresser par ce biais.

A contrario, il vaudra mieux rester à l’écart des entreprises avec des problèmes très graves comme des accidents avec des morts par exemple pouvant entraîner des indemnisations, des procès, etc.

Ce genre de dossier comportera trop d’incertitudes pour un investisseur « bon père de famille ».

2 – Les qualités à vérifier

L’auteur estime que l’entreprise parfaite devra réunir treize qualités.

    • Elle a un nom sans intérêt voire ridicule

Un nom ridicule ou ennuyeux écartera les analystes de la valeur et la foule des investisseurs quand bien même l’activité de l’entreprise serait lucrative et fera que personne ne s’y intéressera.

    • Elle a une activité ennuyeuse

Si en plus d’un nom sans intérêt la société a une activité également banale, la combinaison sera parfaite.

Les investisseurs resteront à l’écart de ces entreprises jusqu’au jour où les fondamentaux de l’entreprise apparaîtront aux yeux du plus grand monde.

    • Elle a une activité déagréable

Entreprise qui pourra provoquer du dégoût de par son activité.

Cela ne la rendra pas attirante pour les investisseurs.

    • C’est une filiale émancipée

Ce seront souvent des investissements extraordinairement lucratifs.

Bien souvent les sociétés mères ne voudront pas que l’introduction en bourse de leur filiale se passe mal pour éviter une mauvaise publicité pour leur propre entreprise.

C’est pourquoi les filiales émancipées auront généralement un solide bilan et seront bien préparées pour affronter avec succès leur future indépendance.

Il arrivera fréquemment que les investisseurs reçoivent des parts de ces entreprises comme des bonus ou comme des dividendes pour lesquels ils ne prêteront pas grande attention.

Quant aux institutionnels ils auront tendance à les utiliser comme de la petite monnaie ou de l’argent de poche.

    • Les institutionnels n’en ont pas et les analystes ne la suivent pas

L’absence d’institutionnels permettra au particulier d’investir dans une société avant que la liquidité ne devienne suffisante pour que les institutionnels commencent à s’y intéresser.

Le potentiel de gain y sera donc plus important.

    • Elle opère dans un secteur sulfureux

Peter Lynch précise qu’investir dans une entreprise aux résultats financiers sérieux dans un secteur sulfureux pourra être un bon investissement.

    • Elle a quelque chose de déprimant

Une entreprise de pompes funèbres comme Service Corporation International sera une entreprise idéale pour Lynch.

Ce type de secteur aura malheureusement toujours de la croissance.

    • C’est un secteur sans croissance

Lynch préfèrera éviter les secteurs à forte croissance.

En effet, ces derniers créeront énormément de concurrence entre les acteurs de ce secteur étant donné leur grand nombre, attirés par la croissance potentielle.

On n’aura aucune sensation forte dans les secteurs à forte croissance sauf à voir baisser le prix des actions.

Vous aurez moins de problème de concurrence dans un secteur sans croissance surtout s’il est sans intérêt et dérangeant.

    • C’est un secteur de niche

Certaines niches entraineront l’absence de concurrence étant donné le peu d’attrait du secteur.

L’entreprise de niche sera alors plus libre de fixer ses propres prix.

    • Des clients fidèles aux produits

Des sociétés produisant des produits que les gens achèteront régulièrement auront des ressources plus régulières.

    • Elle utilise la technologie

Une entreprise utilisant la technologie plutôt que de la fabriquer pourra bénéficier des effets de cette utilisation grâce à des réductions de coûts pouvant faire grimper ses bénéfices.

    • Les cadres et dirigeants achètent des actions

Le meilleur signe avant coureur de succès d’une société est de voir le personnel investir lui même dans la société.

De manière générale, le management a tendance à vendre plus d’actions qu’ils en achètent (dû, par exemple, à des attributions de stock options).

A long terme, si le management est acheteur et détient une bonne partie du capital, sa priorité sera la rémunération de ses actionnaires et non l’augmentation des salaires dans le cas d’un management non intéressé au capital.

Les grosses compagnies ayant tendance à très bien payer leurs cadres, les dirigeants seront généralement plus portés à développer les affaires à n’importe quel prix et souvent au détriment des actionnaires.

Cela sera plus rare lorsque le management aura une large participation dans la société.

Il faudra bien évidemment que les montants achetés soient significatifs pour prouver la confiance qu’a le management dans la société.

Ces transactions d’initiés devant être déclarées, il sera très simple de les retrouver (avec un petit décalage dans le temps).

Si les ventes ne sont pas significatives par rapport aux patrimoine de l’initié, cela ne vaudra pas l’intérêt d’y réagir forcément car on ne connaît pas les raisons de cette vente.

Néanmoins, il n’existe qu’une seule raison qui les pousse à acheter : ils pensent que le cours est sous évalué et qu’il va monter.

    • Elle rachète ses propres actions

Racheter ses actions pour une société sera le moyen le plus simple de récompenser ses actionnaires.

A long terme, ces rachats ne pourront être qu’à l’avantage de ses actionnaires.

Quand une action sera rachetée par la société, cela réduira le nombre d’actions en circulation et provoquera mécaniquement une augmentation du cours de l’action.

Une société rachetant la moitié de ses actions, alors que son bénéfice consolidé restera le même, verra son bénéfice par action doublé.

A l’inverse du rachat d’actions, l’augmentation du nombres d’actions consistera en une dilution du capital, effet qui sera très négatif pour l’actionnaire.

3 – Les actions à éviter

Peter Lynch estime que les sociétés qui ne font pas de bénéfices seront à éviter. Attendez qu’elles en fassent pour éventuellement y investir.

Les actions de toute jeune sociétés sont très risquées car l’historique est insuffisant.

Les sociétés aux produits très imaginatifs ou compliqués à l’excès seront à éviter pour l’auteur.

S’il existe une action à éviter, ce sera celle de l’entreprise du secteur le plus en vogue, celle qui jouira de la meilleure publicité et celle dont tout le monde entendra  parler.

Ce type de valeurs à la mode pourra exploser à la hausse mais généralement sans les critères habituels d’une hausse saine.

Cependant, elles pourront tout aussi bien retomber aussi vite qu’elles seront montées. Si vous ne les vendez pas à temps, vous verrez vos bénéfices se transformer en pertes en un temps record.

Il faudra éviter les actions que l’on présente comme les prochains Google ou Apple.

Éviter les sociétés rentables qui, au lieu de racheter leurs actions ou d’augmenter leurs dividendes, préféreront dépenser leur argent dans des acquisitions malheureuses.

En effet, les sociétés avec des trésors de guerre et un sentiment de puissance auront une forte tendance à surpayer les acquisitions, à en attendre trop et à mal les gérer.

Lynch préférera de loin les rachats d’actions, qui seront la plus pure des synergies. Cela ne veut pas dire qu’il sera toujours stupide de se lancer dans des acquisitions. Warren Buffet au début de Berkshire Hathaway s’est diversifié dans de nombreux secteurs avec le succès que l’on connaît.

Il faudra aussi faire attention à une entreprise qui vendra entre 25 et 50% de son chiffre d’affaire à un seul client, car elle sera trop dépendante de lui.

En cas de souci de ce client, elle se trouvera dans une situation précaire. De plus, ce type de sociétés risquent d’être dépendantes de son gros client qui pourra négocier les prix au point de réduire les bénéfices de la société.

4 – Les ratios à vérifier

    • Le PER

Le Price Earning Ratio en anglais est le ratio entre le cours et le bénéfice par action.

Il permettra de calculer le multiple de valorisation pour calculer la cherté d’une action.

Il pourra aussi servir à calculer le nombre d’années nécessaires pour récupérer le montant initial de votre investissement en estimant bien sûr que les bénéfices de la société restent constants.

Un PER faible est la marque d’un scepticisme sur les futurs bénéfices que pourra dégager une société à l’avenir.

Cependant, les PER ne seront pas des indicateurs à utiliser pour évaluer des sociétés de secteurs différents entre elles.

Il pourra l’être pour des sociétés d’un même secteur, mais pour des entreprises de secteurs différents, les perspectives de croissance étant différentes, les PER moyens le seront aussi. Ce serait comme comparer des pommes et des oranges.

Il doit donc être utilisé pour des entreprises d’un même secteur pour voir si le PER d’une société par rapport à une autre est plus faible.

C’est le premier indicateur qui devra vous servir ensuite pour analyser d’autres critères financiers plus révélateurs de la bonne santé financière d’une entreprise.

Pour Lynch, les sociétés aux PER élevés seront à éviter. En effet, ces dernières devront faire preuve d’une extraordinaire progression de leurs bénéfices pour justifier le cours élevé de leurs actions.

Même si Lynch conseille d’ignorer le marché dans son ensemble, connaître le PER de ce dernier donnera une indication sur sa surévaluation et donc sur le risque de baisse en cas de PER élevé ou de hausse en cas de PER historiquement bas.

Si le PER est inférieur au taux de croissance, vous avez peut-être déniché une bonne affaire. L’inverse est par contre une entreprise sans intérêt.

    • Les bénéfices

Liés au PER, vérifier qu’une entreprise connaît des bénéfices en croissance est un autre point à surveiller lorsque l’on s’intéressera à une entreprise.

La prochaine étape sera de découvrir comment l’entreprise compte s’y prendre pour accroître ses bénéfices  dans le futur.

Les bénéfices actuels vous indiqueront au mieux si une action est à son juste prix. Et encore, il y aura toujours un décalage de plusieurs jours, semaines voire même mois lors de la parution des états financiers d’une entreprise.

Les cinq moyens d’une entreprise pour accroître ses bénéfices

Réduire ses coûts

Augmenter ses prix

Attaquer de nouveaux marchés

Vendre davantage de produits sur les marchés traditionnels

Revitaliser, fermer ou se débarrasser d’une branche déficitaire

Ces cinq éléments seront à évaluer pour savoir si la société arrivera à augmenter ses bénéfices.

    • Les liquidités (ou cash flow en anglais)

C’est la somme d’argent qu’une société encaissera en faisant des affaires. Toutes les sociétés encaissent de l’argent mais certaines en dépensent plus que d’autres pour accroître leurs bénéfices.

Lynch préfèrera les sociétés qui n’ont pas à se soucier de dépenses d’investissement.

Le free cash flow est l’argent qui reste après soustraction des dépenses d’investissement.

Les investisseurs dans la valeur rêveront d’une entreprise banale sans grand avenir avec beaucoup de free cash flow tout en étant détenue par des propriétaires qui ne tentent pas de se développer.

    • L’endettement

C’est un critère à surveiller attentivement.

Un bilan normal sera constitué de 75% de capitaux propres pour 25% d’endettement (capitaux propres / endettement).

La dette obligataire sera meilleure que la dette bancaire car elle ne sera pas exigible de suite tant que l’emprunteur paie les intérêts.

    • Les stocks

Si les stocks s’accumulent c’est une mauvaise nouvelle.

    • Le taux de croissance

La croissance ne sera pas forcément synonyme d’expansion. Le seul taux de croissance qui comptera véritablement seront les bénéfices.

    • La marge bénéficaire nette

Elle permettra d’évaluer la résistance d’une société dans les temps difficiles.

L’objectif sera de trouver une valeur dont la marge bénéficiaire sera suffisamment haute pour pouvoir la conserver durant les bons et les mauvais jours mais suffisamment basse en cas de redressement.

5 – Les autres points à regarder

Pour trouver les informations financières d’une société, l’idéal sera d’étudier les rapports annuels des entreprises et en premier lieu et notamment leurs bilans consolidés.

En regardant la partie mentionnant les actifs et les passifs, on pourra voir le bilan de l’entreprise. Ainsi, si l’on a une société qui fait grossir ses actifs tout en réduisant ses passifs d’année en année, nous serons en présence d’une société qui améliorera ses bénéfices, signe de prospérité.

Regarder également les émissions ou les réductions d’actions, cela vous donnera une idée du retour à l’actionnaire.

Pour avoir des informations sur le secteur d’une entreprise, vous pourrez vous intéresser aux études qui  paraissent souvent pour évaluer ce dernier. Les lire pourra vous donner une idée globale du secteur afin de mieux comprendre la société étudiée.

Le siège social donnera une bonne indication de la gestion de l’entreprise.

En effet, un siège social fastueux montrera que les dirigeants de l’entreprise dépensent beaucoup d’argent alors qu’un siège social dans un endroit sinistre (et pour une société en forme économiquement) montrera que l’entreprise est bien gérée et que l’argent n’est pas gaspillé.

Pour Peter Lynch, de jolis bénéfices et un siège social bon marché seront une bonne combinaison d’une entreprise sur laquelle investir.

6 – Les autres questions à se poser

    • Les valeurs à faible croissance

Si vous achetez ces dernières pour leurs dividendes, vous devrez vérifier qu’ils progressent et qu’ils sont versés régulièrement.

Vous chercherez également quel pourcentage du bénéfice représente les dividende. Si ce ratio est trop important, le dividende pourrait mettre la santé financière de l’entreprise en danger.

    • Les piliers

Vous regarderez à quel niveau se situe le PER. Ce dernier vous indiquera si vous surpayez une société.

Vous regarderez aussi l’historique de la société afin de vérifier qu’il n’y ai pas eu, par le passé, de diversification malheureuse.

Vous vous assurerez également que le taux de croissance à long terme suivra une pente ascendante.

Pour terminer, vous ferez attention à l’historique des précédentes récessions pour voir comment le titre s’est comporté au cours de ces dernières.

    • Les cycliques

Gardez un œil vigilant sur les stocks et sur le rapport de l’offre et de la demande, car c’est un point fondamental à regarder sur les valeurs cycliques.

Renseignez-vous bien sur le secteur et la société, cela vous donnera l’avantage de pouvoir tenter de prédire les cycles.

    • Les valeurs à forte croissance

Tentez de découvrir si le produit qui est censé faire la fortune de la société représentera une part importante de son chiffre d’affaires.

Cherchez quel a été le taux de croissance de ses bénéfices ces dernières années.

Vérifiez si la société a encore suffisamment de place sur son marché pour se développer.

Le PER du titre est-il égal ou proche de son taux de croissance.

Soyez certains que la participation des institutionnels est faible et que seule une poignée d’analystes a entendu son nom.

    • Les sociétés en redressement

Pourra-t-elle survivre à ses créanciers ? Aura-t-elle assez de liquidités ? Quel est son endettement ?

Quelle est la structure de son endettement ?

Y a-t-il eu des émissions d’actions ?

Comment la société envisage-t-elle de se redresser ?

Réduit-elle ses coûts ?

    • Les jeux d’actifs

Quelle est la valeur des actifs ? Y a-t-il des actifs cachés ?

Quel endettement faut-il déduire de ces actifs?

La société continue-t-elle à s’endetter ?

Y a-t-il, dans l’ombre, un investisseur reconnu et avisé pour aider les actionnaires à récolter les bénéfices de ces actifs ?

Résumé

Sachez comprendre la nature des sociétés dont vous êtes actionnaire et les raisons pour lesquelles vous l’êtes devenu

Classez vos actions par catégories vous donnera une meilleure idée de ce que vous en attendez

Les grosses sociétés feront de petits écarts de rendement, les petites sociétés feront de gros écarts

Regardez la taille de la société si vous attendez qu’elle profite d’un produit particulier. Plus elle sera petite, plus le produit aura une incidence importante sur la croissance de l’entreprise

Cherchez les petites sociétés déjà rentables et qui ont prouvé qu’elles savaient répéter leur concept

Soyez méfiant des diversifications des entreprises

Mieux vaut manquer la première hausse d’une valeur et attendre de voir si les plans de la société sont menés à bien

Évitez les tuyaux divers et variés sauf s’ils sont donnés par un expert de grande valeur

Investissez dans des sociétés simples, ennuyeuses, banales et démodées  qui n’ont pas encore séduit les investisseurs.

Cherchez des sociétés opérant sur des niches

Si vous achetez des sociétés en difficulté, cherchez celles qui auront les meilleures ressources financières

Des sociétés sans endettement ne peuvent faire faillite

Basez votre investissement sur les perspectives de la société et pas sur la valeur du management qui est difficile à évaluer

On peut gagner beaucoup d’argent si une société en difficulté se redresse

Considérez avec attention les PER. Si une action est très surévaluée, vous ne ferez aucun bénéfice

Cherchez les sociétés qui rachètent leurs actions

Vérifier l’historique des dividendes ainsi que l’évolution des bénéfices pendant les récessions passées

Trouvez des sociétés dans lesquelles la participation institutionnelle est faible ou nulle

L’achat d’action par des cadres est un signe positif

Consacrez au moins 1h par semaine à vos recherches

Investissez du temps et des efforts pour choisir une nouvelle entreprise

Troisième Partie

Vision à long terme

Peter Lynch conseillera à tout investisseur d’avoir une vision long terme de ses placements boursiers.

Il ne devra pas croire les vendeurs de rêve qui annonceront des rendements annuels de 30%.

Certes, cela pourra arriver ponctuellement, mais sur le long terme, se fixer un rendement réaliste de 9 à 10% sera déjà plus envisageable et se rapprochera de la moyenne historique du marché.

Un bon investisseur avec de l’expérience pourra viser entre 12% à 15% de rendement annuel, rendement qui vaudra la peine de faire du stock-picking plutôt que d’acheter des ETF.

L’actionnaire qui détiendra ses actions sur le long terme sera avantagé par rapport à celui qui vendra et achètera fréquemment. En effet, ce dernier perdra du rendement à cause des frais qu’occasionnent ces transactions.

1 – Combien d’actions avoir en portefeuille

Selon Lynch, l’investisseur en bourse pourra posséder autant d’actions qu’il le souhaite à partir du moment où :

    • Il possèdera un atout (connaissance du secteur d’activités de par sa profession par exemple)
    • Il aura découvert une perspective excitante

Bien que l’auteur ait pu posséder jusqu’à 1400 actions, il conseille à l’investisseur particulier de ne pas dépasser une douzaine d’actions dans son portefeuille boursier.

Cela lui permettra de bien connaître les entreprises qu’il possède tout en lui assurant un minimum de diversification.

Avoir trop de liquidités sera une erreur, car cela provoquera une perte de rendement et des achats ou des ventes à contretemps du marché.

2 – Comment répartir ses actifs boursiers

Peter Lynch répartit ensuite ses risques entre les différents types d’actions qu’il a précédemment classifiés dans son ouvrage :

    • 30 à 40% des actifs de ses fonds sur des valeurs de croissance
    • 10 à 20% dans des entreprises piliers et des cycliques
    • Le reste dans les sociétés en redressement

La répartition de votre portefeuille pourra évoluer avec votre âge. Plus vous serez jeune, plus vous pourrez prendre des risques étant donné que vous aurez la vie devant vous.

3 – Quand vendre ou acheter une action ?

« Le bon jardinier n’arrachera pas les belles fleurs et  n’arrosera pas les mauvaises herbes ».

Cet adage signifie que certains investisseurs vendent systématiquement les « gagnantes » (les valeurs qui grimpent) et s’accrochent aux « perdantes » (celles qui baissent). Cette méthode est aussi censée que d’arracher les fleurs et d’arroser les mauvaises herbes.

Lynch conseillera de garder les valeurs à forte croissance tant que leurs bénéfices augmentent, que leurs expansions se poursuivent et qu’aucun obstacle n’apparaît.

Tant que les fondamentaux seront bons, ne vendez pas, le temps jouera en votre faveur.

Sur des entreprises piliers, atteindre 40% de plus value peut être une stratégie de vente pour ensuite racheter une autre société pilier qui n’a pas monté. Ainsi, plusieurs gains successifs vous permettront d’accumuler des gains intéressants.

Lynch déteste les ordres stop, car la volatilité déclenchera des stops régulièrement (vu la volatilité des marchés) et pourra entraîner des pertes.

Peter Lynch précise que les chutes de marché les plus sévères auront souvent lieu entre octobre et décembre, période où les gérants et les investisseurs liquident des positions pour des raisons fiscales ou pour nettoyer leur portefeuille dans le cas des gérants. Toutes ces ventes feront baisser les cours et amèneront de belles valeurs à des prix intéressants.

Si vous avez une liste de sociétés dont vous aimeriez être actionnaire dans le cas où leurs cours seraient moins élevés, c’est probablement en fin d’année que vous trouverez les affaires que vous attendez.

L’autre période idéale est lorsque se produisent des krachs de marché.

Autre élément fondamental, l’auteur du livre mentionne qu’il faudra éviter d’écouter les avis des analystes. Il faut se fier à son analyse et si les fondamentaux restent bons, il ne faudra pas vendre.

4 – Les marchés dérivés

Pour Peter Lynch, il est déjà suffisamment difficile de gagner de l’argent avec les actions traditionnelles pour s’embêter avec des produits dérivés où 80 à 95% des investisseurs font des pertes.

L’éventualité d’un énorme rendement attirera les investisseurs frustrés de s’enrichir lentement mais avec ce type de produits ils risquent surtout de s’appauvrir rapidement.

Alors que lorsque vous achetez une action, vous contribuez partiellement à la croissance du pays, ce n’est absolument pas le cas avec des produits dérivés.

Douze idées fausses

Si le cours est tombé aussi bas, il ne pourra plus tomber plus bas

Se  dire qu’un cours a atteint son plancher est une erreur (l’’adage boursier indiquant « qu’il ne  faut pas rattraper un couteau qui tombe » le prouve souvent)

Le cours est monté si haut, comment peut il encore monter? (L’important est de vérifier les fondamentaux, le cours d’une action peut encore monter tant que ces derniers sont bons)

Ce n’est qu’une action à 3 dollars, qu’ai-je à perdre ?

Le cours de l’action finira bien par repartir

La nuit est toujours plus sombre avant l’aube (c’est humain de penser que les choses qui ne vont pas très bien ne peuvent pas être pire)

Quand le cours rebondira à 10 dollars je vendrai (il est rare qu’une action déprimée retrouve le cours auquel vous avez décidé de vendre)

Pourquoi m’inquiéter ? Les actions conservatrice ne font pas de gros écarts (certains secteurs considérés comme stable peuvent connaître des problèmes structurels ou davantage de règlementation et connaitre de grosse baisse. Les perspectives peuvent changer rapidement)

Trop longue attente fait mourir (Si las d’attendre, vous abandonnez une valeur, soyez sûr que l’heureuse surprise  d’une hausse interviendra le lendemain)

Imaginez tout l’argent que j’ai perdu (avoir une attitude négative, en repensant à des pertes, risque, soit de créer en vous des blocages, soitnde vous amener à tenter de vous rattraper en achetant des actions que vous n’achèteriez pas en temps normal)

J’ai raté celle là, j’attraperai la prochaine

Le cours a monté, j’ai eu raison ou le cours à baissé j’ai eu tord (ne pas croire, parce qu’un cours monte , que l’on a pris une bonne décision. La variation des prix des actions n’est pas représentatif des perspectives, le court terme ne signifie rien)

Ne faites pas comme tout le monde

Les baisses de marché apporteront de formidables opportunités pour acheter les titres de sociétés de qualité à prix bradés

Les corrections boursières mettent des sociétés extraordinaires à des prix intéressants

Essayez de prévoir la direction du marché sur un ou deux ans est impossible

Cela prendra des années pour produire de gros résultats, pas des semaines ou des mois

Les différentes catégories d’actions offriront des risques et des récompenses différentes

Vous pourrez faire de jolis gains en additionnant des bénéfices de 20 à 30% et en faisant des rotations avec des entreprises piliers

Les cours varieront souvent à l’opposé des fondamentaux mais à long terme les bénéfices finiront toujours par guider ces cours

Qu’une société se comporte mal ne signifie pas qu’elle ne puisse pas faire pire

Qu’un cours monte ne signifie pas que vous avez raison

Qu’un cours baisse ne signifie pas que vous ayez tort

Des entreprises piliers avec une forte participation institutionnelle, qui sont étroitement surveillées par des analystes et qui ont déjà connu une belle performance sont condamnées à décliner si elles sont surévaluées

Investir dans une société médiocre sous prétexte que l’action n’est pas chère sera une technique perdante

Si vous n’êtes pas sûr de faire mieux que le marché, alors investissez dans un FCP ou un ETF, vous économiserez de l’énergie et de l’argent

Il y aura toujours quelques choses dont il faudra s’inquiéter

Gardez perpétuellement votre esprit sur de nouvelles idées

Si vous souhaitez lire ce livre, vous pouvez le commander sur le site de l’éditeur : Valor Editions

De plus, s’il vous a donné envie d’investir en bourse, vous pouvez lire mon article sur quel est le meilleur courtier en bourse pour ouvrir un PEA

J’espère que cet article vous aura plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour donner votre avis sur le livre
Je vous dis à très bientôt pour un nouvel article

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