Christopher H. Browne
Le petit livre pour investir à bon prix
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Investisseur américain né en 1946 et décédé en 2009, spécialiste de l’investissement dans la valeur (le value investing en anglais), Christopher H. Browne est également l’auteur du livre « Le petit livre pour investir à bon prix ».
Fils d’Howard Browne, cofondateur de la société de gestion de fonds Tweedy Browne, il a réussi, à travers les fonds dont il assurait la gestion, à superformer le marché de 1993 à 2009. L’entreprise Tweedy Browne est aussi connu pour avoir eu des liens avec les plus grands investisseurs américains que sont Benjamin Graham, Warren Buffet ou encore Walter Shloss.
En 1992, Browne a énoncé les caractéristiques employés pour sélectionner des actions selon les principes de l’investissement dans la valeur. Consistant principalement à acheter des actions d’entreprises à un prix inférieur à leur valeur intrinsèque, ces caractéristiques sont au nombre de cinq :
- Investir dans des actions dont le ratio cours de l’action / valeur comptable est faible
- Investir dans des actions dont le ratio cours de l’action / bénéfices est faible
- Investir dans des actions dont les dirigeants achètent les actions prouvant ainsi leur confiance dans l’avenir de l’entreprise
- Investir dans des actions ayant connu une baisse significative
- Investir dans des actions ayant une faible capitalisation boursière
Pour en revenir au sujet de cet article, Christopher H. Browne a écrit « Le petit livre pour investir à bon prix » en 2006. A travers ce dernier, il a souhaité démontrer que l’investissement dans la valeur est la philosophie d’investissement à privilégier. En effet, cette dernière à prouver son efficacité à travers le temps.
Comme l’indique son titre le livre est petit ! Avec ses 246 pages, il se lit donc très facilement.
Sommaire
Préface
Chapitre 1 : Acheter les actions comme vos articles courants : en promotion
Chapitre 2 : Combien ça vaut ?
Chapitre 3 : Protections pour actions
Chapitre 4 : Acheter des revenus à bas prix
Chapitre 5 : Acheter un dollar à 66 centimes
Chapitre 6 : Le tour du monde en 80 valeurs
Chapitre 7 : Nul besoin d’une excursion avec le Dr. Livingston
Chapitre 8 : Observez ceux qui savent
Chapitre 9 : Zones de turbulences dans le marché
Chapitre 10 : Cherchez et vous trouverez
Chapitre 11 : Evitez l’or de l’ignorant
Chapitre 12 : Soumettez la société à un bilan de santé
Chapitre 13 : Bilan de santé : deuxième partie
Chapitre 14 : Envoyez vos actions à la clinique Mayo
Chapitre 15 : C’est plus le Kansas (quand on est à Rome)
Chapitre 16 : Limitez les couvertures
Chapitre 17 : C’est un marathon, pas une course de vitesse
Chapitre 18 : Acheter et conserver ? Vraiment ?
Chapitre 19 : Quand le recours au spécialiste s’impose
Chapitre 20 : On ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif
Chapitre 21 : Restez fidèle à vos principes
Ne me croyez pas sur paroles
Bibliographie
A retenir
Achetez des actions à bas prix par rapport aux revenus de l’entreprise
Achetez des actions dont le cours boursier sera inférieur à la valeur nette comptable de l’entreprise
Achetez des actions dont le prix de vente sera inférieur au solde net de trésorerie de l’entreprise (opportunité rare)
Achetez des actions à travers le monde mais uniquement dans des pays développés où l’économie et les gouvernements sont stables (principalement démocratiques et capitalistes)
Observez les achats d’investisseurs informés vous permettra d’obtenir une bonne indication de la probabilité d’amélioration de la situation d’une entreprise (achats d’initiés)
C’est lorsque les marches chuteront, lors de crises importantes, que l’investisseur devra faire preuve de sang froid pour investir dans des titres à bas prix. Il ne devra pas paniquer à la différence de la majorité des investisseurs
Benjamin Graham précisait qu’une entreprise doit posséder le double de ce qu’elle doit. Cela permettra d’éviter les entreprises trop endettées
L’idéal en investissement est d’investir dans des entreprises que l’on comprendra et qui offriront des produits ou services pour lesquels il existe une demande régulière
Le compte de résultat d’une entreprise se regardera sur une durée de 5 à 10 ans afin d’avoir une vision plus complète des finances de cette dernière
Vérifiez l’évolution du nombre des actions en circulation, si ce dernier augmente cela dilue les actionnaires. À contrario, la réduction d’actions a un efffet relatif sur les actionnaires
Premier ratio à vérifier : le ratio de rentabilité du capital investi
Evitez le market timing
Évitez de trop regarder vos comptes bourse, les fluctuations des cours de vos actions pourront être mauvaise conseillère
L’attentisme, quand on a choisi les bonnes valeurs au départ, sera bien souvent la meilleure stratégie
L’excès de confiance sera à proscrire en bourse car il sera source d’erreurs
L’investissement dans la valeur nécessitera de la patience et d’aller à contre-courant des modes
Résumé du livre
Acheter des titres à un prix inférieur à leur valeur intrinsèque
1 – Privilégiez les actions bradées à celles qui sont à la mode
Investir dans une société sous-évaluée nécéssitera rationalité et patience de la part de l’investisseur. Il devra prendre du recul et attendre que le marché offre des actions pour moins qu’elles ne valent et les rachètent pour une valeur supérieure à leur valeur.
En effet, une décote sur la valeur des actifs pourra perdurer pendant des années. Néanmoins, arrivera un moment où des investisseurs étudieront les comptes et se rendront compte de la valeur réelle de l’entreprise. Le cours de bourse s’alignera alors sur la valeur réelle de l’entreprise.
Le meilleur moment pour acheter des actions en bourse est lorsqu’elles sont au rabais et non lorsque leur prix est élevé en raison de leur popularité. Christopher H. Browne indique d’ailleurs que ses meilleurs placements boursiers ont été les actions de bonnes entreprises au fondamentaux solides bradées en raison d’une crise.
En bourse, les valeurs à la mode seront celles que les investisseurs privilégieront : secteur a la mode, entreprises dont tout le monde parle etc… Ce n’est toutefois pas celles où l’investisseur réalisera forcément les plus gros gains. Cela aura certes un côté rassurant vu que tout le monde en achète mais ces valeurs auront bien souvent des ratios de valorisation exagérés.
Comme dans l’immobilier, la surévaluation d’un actif sera ce qui fera courir à l’investisseur le plus de risque de perte en capital. Et dans le cas où la croissance ralentirait, le cours baissera fatalement. Alors que ce sont les hésitations de nombreux investisseurs qui créeront les opportunités de quelques-uns.
2 – Règle n° 1 : ne perdez pas d’argent, Règle n° 2 : n’oubliez pas la première
Christopher H. Browne explique que, Benjamin Graham célèbre investisseur américain dans la valeur du 20ème siècle, avait pour objectif d’avoir la plus grande marge de sécurité possible dans ses investissements.
Il partait du principe qu’acheter des parts d’une entreprise à un prix inférieur à leur valeur intrinsèque lui permettait d’avoir une marge de sécurité suffisante. Benjamin Graham cherchait à acheter des valeurs valant, au plus, 2/3 de la valeur intrinsèque d’une société pour se laisser une marge de sécurité suffisante.
L’auteur mentionne également que les gains qu’il a réalisé au cours de sa carrière d’investisseur l’ont été davantage par la marge de sécurité qu’il appliquait à ses investissements plutôt que par la croissance sous-jacente des entreprises achetées.
Lorsqu’il travaillait au sein de Tweedy Browne, Christopher H. Browne explique qu’il évitait les entreprises fortement endettées comparément à leur valeur nette. En cas de détérioration économique comme une récession, ce sont les premières entreprises qui souffriront. Ces dernières donneront au(x) prêteur(s) un moyen de contrôle sur leurs affaires (perte de la majorité du capital etc…)
Afin de limiter les risques, il sera important de diversifier ses investissements que ce soit en terme de nombre d’actions détenus mais aussi en terme de secteurs. Diversifier géographiquement en investissant dans des entreprises internationales sera également intéressant car il permettra d’élargir très largement son champ d’investissement en trouvant davantage d’opportunités.
Si l’on souhaite privilégier l’investissement à l’international, il faudra privilégier les entreprises de pays développés dont les économies et les régimes gouvernementaux sont stables et acceptables. En effet, l’auteur indique que les marchés émergents ont tendance à ne jamais vraiment émerger et demeurent des placements instables et risqués. Bien qu’ils puissent être source de plus-values considérables, ils peuvent aussi se transformer en pertes abyssales.
De plus, le fait d’investir à l’étranger pourra poser des soucis en terme de comptabilité car cette dernière diffèrera légèrement entre différents pays ou zones géographiques.
La devise pourra aussi faire qu’un investissement gagnant deviendra perdant en fonction de l’évolution du cours des devises entre elles.
D’autre part, chaque année votre portefeuille boursier détiendra des gagnants et des perdants. Le but sera de détenir plus d’actions gagnantes que perdantes. La diversification évitera donc que l’effondrement d’une action n’ampute significativement votre patrimoine. Pour Christopher H. Browne, un minimum de 10 actions sera nécéssaire pour diversifier son portefeuille boursier.
3 – Plus le prix est bas, plus le rendement est élevé
Une méthode approuvée et éprouvée pour réussir ses investissements consistera à acheter des actions à faible multiple de capitalisation des revenus.
Plus le PER (je vous invite à consulter mon article sur le lexique des termes financiers pour avoir une définition complète) sera bas, plus le rendement de l’action sera élevé. Ce ratio financier permettra également de comparer la rentabilité des actions entre elles (actions d’entreprises d’un même secteur sinon la comparaison n’aura pas de sens).
De nombreuses études ont montré que l’achat d’actions bon marché et moins populaires génèrera des rendements supérieures aux actions populaires dont les PER sont élevés.
Les titres à faible PER seront cependant des entreprises pour lesquelles les anticipations des bénéfices tenderont à être modérée. On estimera que leur croissance sera faible et leur avenir morose. Toutefois, en cas de résultats mitigés, une action au PER faible se verra moins sanctionnée qu’une action dont la valorisation sera importante.
Dans l’idéal, il serait bon de se fier à un PER basé sur les projections des bénéfices futurs réalisés par des analystes plutôt que sur des PER du passé. Cependant, les projections des analystes sont souvent erronées et ces évaluations ont donc une valeur faible.
Il demeurera donc préférable d’acheter simplement des actions des entreprises les moins chères, aux bénéfices stables dans le temps, basé sur des revenus déjà établis, audités et communiqués aux actionnaires.
Néanmoins, le PER ne sera qu’un premier indice. Il sera ensuite utile de s’intéresser aux flux de trésorerie disponibles qui reflèteront mieux la capacité d’une entreprise à générer de l’argent. L’EBE ou l’EBITDA seront par exemple des ratios financiers à étudier car ils représentent les liquidités que génère l’entreprise.
4 – Acheter lorsque les initiés achètent
Observer les achats d’investisseurs informés vous permettra d’obtenir une bonne indication de la situation d’une entreprise. En effet, les directions et les encadrements d’entreprise sont généralement les premiers à être au courant de l’amélioration de l’activité et d’une possibilité de hausse des résultats.
S’ils commencent à acheter des actions sur le marché, il sera fort probable que les résultats soient bons.
Les initiés peuvent vendre leurs actions pour différentes raisons : diversifier leurs avoirs, s’acheter un bien immobilier etc… La vente par des initiés ne constituent donc pas un indicateur aussi pertinent que l’achat d’actions. Il n’y a qu’une seule raison logique qui fait qu’un initié achète : il anticipe une appréciation du titre pour X raisons.
Il sera aussi intéressant de s’intéresser aux gros investisseurs qui prennent des positions importantes sur un titre. S’ils le font c’est qu’ils ont étudié en profondeur la société et qu’elle a donc un intérêt.
Les rachats d’actions seront aussi un signe qu’une entreprise est sous-évaluée. Le rachat sera pour elle le meilleur moyen de dépenser sa trésorerie disponible. Il permettra d’augmenter la valeur par action pour les actionnaires (puisqu’il y aura moins d’actions en circulation).
5 – Comment trouver les bonnes actions ?
Dans cette partie du livre, Christopher H. Browne indique quelques critères de sélection pour choisir des sociétés.
Il considère que l’idéal en investissement sera d’investir dans des entreprises que l’on comprend et qui offrent des produits ou services pour lesquels il existe une demande régulière.
Celles avec un « moat » (douve en français) seront les plus intéressantes. Un brevet, un savoir faire spécifique ou leur taille éliminera la concurrence. Concernant cette dernière, il faudra se méfier des entreprises opérant dans des secteurs concurrentielles car la concurrence fera souvent pression sur les marges. De même, une entreprise vendant des produits où l’obsolescence est rapide sera aussi une cause fatale provoquant la baisse du cours de ses actions.
Le meilleur allié dans une approche de sélection d’entreprises candidates à l’investissement sera le critère d’exclusion. C’est à dire que l’on devra avoir des critères d’investissements et les respecter. Il ne faudra pas hésiter à exclure une entreprise qui ne respectera pas nos critères.
Observer également les concurrents d’un secteur dans lequel on a investi (fusions acquisitions par exemple) permettra de voir à quel multiple d’achat ont été racheté des concurrents. Cela donnera une idée de la valeur de la société dans laquelle on a investi.
Éviter les entreprises dans lesquelles les syndicats sont trop puissants (automobile, métallurgie etc…)
Faire appel à des screeners permettra d’effectuer un premier tri afin de se concentrer sur les entreprises vraiment dignes d’intérêt (à titre personnel j’utilise le site www.zonebourse.com que je vous conseille).
Après avoir fait un premier tri avec un screener, il faudra s’intéresser aux raisons pour lesquelles les entreprises auxquelles on s’intéresse sont si bon marché et identifier les entreprises susceptibles de se redresser.
Regarder ce que font et ce qu’achètent les investisseurs professionnels pourra aussi vous donner des idées d’investissements.
Les valeurs cycliques auront un intérêt en fonction des périodes. En cas de crise, ces actions seront intéressantes car le gain pourra l’être aussi (tout comme la perte).
6 – Analyser financièrement l’entreprise
Première chose à regarder : le bilan qui est un aperçu de l’état financier d’une entreprise. Il permettra de déterminer ce que vaut la société. Il montrera également le degré de solvabilité de l’entreprise et son état de santé exact en faisant apparaître ses actifs et ses passifs.
L’étude du bilan devra donc commencer par l’étude des actifs et des passifs courants.
Les actifs courants sont les liquidités et les actifs transformables en liquidités sur une période relativement courte (moins d’un an généralement comme des bons du trésor américain, des stocks de produits finis ainsi que les créances recouvrables des clients ayant déjà achetés leurs produits).
Les liquidités seront l’un des aspects les plus importants du bilan. Elles permettront d’apporter de la flexibilité à l’entreprise pour surmonter les retournements conjoncturels par exemple. Un déclin régulier du ratio de liquidité pourrait signaler l’émergence de soucis de liquidités.
Il faudra aussi s’assurer que la société n’est pas excessivement endettée en s’intéressant aux passifs courants.
Les passifs courants regrouperont les dettes dont l’échéance est inférieure à un an (ex : paiement des intérêts sur les emprunts de la société, les comptes fournisseurs ou les impôts à payer etc…).
En divisant l’actif circulant par la dette à court terme, on obtiendra le ratio de liquidité générale. Il s’agit d’un ratio important en analyse financière. Un ratio de 2 contre 1 signifie que la société possède deux fois plus d’actifs liquides qu’elle n’a de dette.
Il sera important de faire une étude de ce ratio en le comparant aux entreprises concurrentes d’un même secteur pour voir quelle est la plus solide.
Fonds de roulement : dette à court terme moins l’actif court terme. Plus il est important mieux c’est. Il sera intéressant de regarder l’évolution historique du fond de roulement.
Premier ratio à vérifier : le ratio de rentabilité du capital
Ce dernier s’obtiendra en divisant les résultats d’une année donnée par le capital en début d’année comprenant les fonds propres et les capitaux empruntés
Une société dont la rentabilité du capital sera élevée sera plus à même de financer sa croissance par la trésorerie qu’elle génère que celle dont la rentabilité sera faible.
La marge bénéficiaire nette sera aussi un ratio intéressant à suivre. Elle s’obtiendra en divisant les bénéfices par le revenu total. Sa stabilité sera un aussi un critère important.
Il sera aussi intéressant de vérifier le niveau des stocks afin de détecter leur progression par rapport aux ventes de la société. Une augmentation des stocks pourrait montrer que les produits se vendent moins bien.
Il faudra ensuite s’intéresser aux actifs et aux passifs long terme de l’entreprise.
Actifs de long terme : immobilier, usines, entrepôts et équipements divers etc…
Actifs incorporels : les brevets et les droits d’auteur font partie des actifs long terme. Ces derniers sont difficile à évaluer et l’auteur ne les prends donc généralement pas en compte.
Une fois que l’on s’est intéressé à ce que possède l’entreprise on doit s’intéresser à ce qu’elle doit.
Les passifs de long terme recouvreront l’ensemble des dettes dont l’échéance est supérieure à 1 an.
Il sera également intéressant de vérifier l’historique du passif. Les dettes progressent t’elles plus vite que les actifs ? Cette tendance pourrait indiquer que l’entreprise doit emprunter de plus en plus pour se maintenir à flot.
De même, un recul de la dette à long terme d’une année sur l’autre parrallèlement a une progression de l’actif indiquera que la société génère un excédent de trésorerie qu’elle utilise pour se désendetter ce qui constitue un signal positif pour les années à venir.
Capitaux propres (ou valeur comptable) : différence entre ce que possède l’entreprise et ce qu’elle doit.
Il sera intéressant de regarder l’historique des capitaux propres pour voir l’évolution de l’enrichissement de l’entreprise.
Le ratio d’endettement est un autre ratio intéressant à regarder. Il permet de vérifier la solvabilité de l’entreprise et sa capacité de survie.
Ratio endettement : division de la dette à court terme et à long terme par les capitaux propres. Un quotient supérieur à 1 signifie que l’entreprise se finance principalement par la dette plutôt que par augmentation de capital.
Il sera pertinent de comparer ce ratio aux autres entreprises du secteur. Certains secteurs nécessiteront plus d’endettement que d’autres.
Assurer le développement de son entreprise par un endettement croissant sera à double tranchant. Si l’entreprise est en capacité d’investir l’argent qu’elle emprunte en ayant un retour sur investissement supérieur, elle devrait accroître ses bénéfices. Si en revanche les revenus de son investissement sont inférieurs à la charge de sa dette, elle risque alors de faire défaut ou faillite.
Moins le poste d’endettement sera important, plus la marge de sécurité de son investissement le sera aussi.
Après avoir examiné le bilan, il faudra ensuite s’intéresser au compte de résultat (c’est ce que gagne et dépense une entreprise sur une période donnée).
La première ligne du compte de résultat affichera les revenus ou les ventes de la société.
Après avoir analysé les revenus, il faudra ensuite s’intéresser aux dépenses et notamment aux coûts de production et aux coûts de la main d’œuvre.
Une augmentation des coûts en pourcentage des revenus pourra indiquer l’incapacité de l’entreprise à répercuter la hausse des coûts sur le consommateur et pourra provoquer la réduction du potentiel de bénéfices à long terme.
Des revenus stagnants pourront aussi être causés par une augmentation de la concurrence qui pourra aussi faire pression sur les marges.
Le pourcentage de bénéfice brut rapporté aux ventes correspondra à la marge bénéficiaire brute. Plus la marge bénéficiaire brute sera stable, plus l’entreprise sera attrayante.
Les charges d’exploitation reflèteront toutes les dépenses fixes (salaires, coût du siège social etc…). Un niveau élevé ou croissant des charges opérationnelles pourra indiquer que la société verse de généreux salaires ou que la gestion des coûts n’est pas optimale pour ne citer que ces exemples.
Les dépréciations représenteront une perte de valeurs des actifs immobilisés : immeubles, machines vieillissantes etc…
Il sera également intéressant de s’intéresser au BNA dilué. En effet, beaucoup d’entreprises attribuent des stocks options qui auront une incidence sur le nombre d’actions en circulation. Il sera aussi préférable de le calculer avant impôt et intérêts afin de donner la réelle capacité bénéficiaire d’une entreprise.
Une évolution sur 5 à 10 ans donnera une bonne lecture du compte de résultat.
7 – Les questions à se poser
Bien que les éléments financiers et les ratios soient importants à considérer, bien comprendre l’entreprise avec ses problématiques, ses défis à relever, ses concurrents etc… sera un point fondamental à considérer lors de l’étude d’une entreprise.
Les questions à se poser :
L’entreprise sera-t-elle en capacité d’augmenter les prix de ses produits ? Moins la concurrence d’un secteur sera forte, plus il sera facile d’augmenter les prix
L’entreprise pourra-t-elle accroître ses ventes ? Vérifiez que la hausse des ventes ne se fera pas en baissant les prix ce qui n’augmentera pas les profits
L’entreprise pourra-t-elle accroître ses marges? Il faudra se méfier des secteurs où la maîtrise des coûts les plus élémentaires sera difficile (par exemple le kérosène pour les compagnies aériennes etc…)
L’entreprise pourra-t-elle maîtriser ses dépenses ?
Si les ventes de l’entreprise augmentent, quel sera l’impact sur le résultat net ?
Si les ventes augmentent mais que les coûts de marketing et le nombre de salariés augmentent aussi , la croissance ne sera pas bénéfique pour le résultat net et l’entreprise ne s’enrichira pas
L’entreprise pourra-t-elle maintenir sa rentabilité dans le temps face à ses concurrents ?
Vérifiez les causes d’une baisse du résultat net : hausse du coût de l’énergie, produit lancé qui fait un flop etc…
La société fait-elle face à des dépenses exceptionnelles?
La société peut-elle se défaire de ses activités les moins rentables?
La société est-elle satisfaite des projections des analystes financiers?
Quel sera le potentiel de croissance de l’entreprise au cours des 5 prochaines années?
Cherchez à comprendre les plans des dirigeants
Comment la société va t’elle employer son excédent de trésorerie pour développer l’entreprise?
Comment la société évalue-t-elle la concurrence?
Comment l’entreprise se positionne-t-elle financièrement face à la concurrence?
La rentabilité du capital est-elle est la même que pour ses concurrents? Son endettement est-il comparable à ses pairs?
Que vaudrait l’entreprise si elle était à vendre?
L’entreprise rachète-t-elle ses actions? Cela aura un effet relutif pour l’actionnaire. Vérifiez que ce rachat n’est pas pour compenser l’attribution de stock options par exemple
Que font les initiés? Vérifiez que les ventes ne sont pas récurrentes car cela indiquerait que les initiés n’ont pas confiance en l’entreprise
8 – L’investissement est un marathon, pas un sprint
Christopher H. Browne conseillera de ne pas faire de market timing. Il conseillera d’être investi à long terme en laissant le temps faire son œuvre.
À faire des allers-retours, l’investisseur loupera les périodes de hausse et n’arrivera plus à entrer sur le marché pour des raisons psychologiques (le cours d’une action sera plus haut etc…).
Le fait de regarder le cours de ses actions trop souvent sera mauvais également. En effet, cela pourra vous faire prendre de mauvaises décisions et créer du stress. On ne regarde pas quotidiennement le prix de ses investissements immobiliers, il faut faire pareil avec ses actions en bourse.
Évitez une rotation trop fréquente de votre portefeuille boursier vous évitera des frais d’ordres, des impôts etc… L’attentisme, lorsque l’on aura choisi les bonnes valeurs au départ, sera bien souvent la meilleure stratégie.
L’auteur considère aussi qu’une bonne allocation de capital représentera 1/3 d’obligations et 2/3 d’actions. Néanmoins, chacun aura une allocation qui lui sera propre, de part le fait que chacun est différent, que chacun a une tolérance au risque et un patrimoine différent etc…
9 – Faites appel à un spécialiste lorsque cela s’impose
Si vous n’avez pas le temps, l’envie d’y passer du temps ou de développer vos compétences en matière d’investissements boursiers, faites appel à un professionnel qui vous évitera de nombreuses erreurs et les pertes financières qui iront avec.
Il sera intéressant que le patrimoine personnel du gérant soit investi dans son fonds. De même, le fait qu’il soit propriétaire de sa société de gestion de fonds sera aussi un point important. Il auratendance à avoir une vision plus long terme.
Pour Christopher H. Browne, l’investissement dans les ETF ne sera pas la panacée. Des marchés pourront ainsi mettre des dizaines d’années à retrouver des niveaux précédents et avec des ETF le gain sera très faible.
Si vous souhaitez lire ce livre, vous pouvez le commander sur le site de l’éditeur : Valor Editions
J’espère que cet article vous aura été utile. A titre personnel, j’ai apprécié la lecture de ce livre qui donne de bons conseils d’investissement
Je vous dis à très bientôt pour un nouvel article